Voitures d’occasion

Voitures d’occasion : la pénurie continue-t-elle en 2026 ?

Le marché des véhicules d’occasion en France demeure un secteur particulièrement dynamique, mais il connaîtrait en 2026 des mutations profondes liées à une conjoncture marquée par des ajustements de stocks, des comportements d’achat changeants et des influences économiques. Après plusieurs années d’instabilité, la question de la pérennité d’une éventuelle pénurie sur le marché de l’occasion alimente le débat au sein des professionnels et des consommateurs. Tandis que certaines marques continuent d’affirmer leur domination, d’autres peinent à maintenir leurs parts face à la montée en puissance des acteurs étrangers et aux contraintes liées à l’évolution des motorisations. Ce contexte invite à interroger les facteurs qui gouvernent l’offre et la demande et à analyser les tendances à venir pour comprendre si l’équilibre sera durablement atteint ou si la raréfaction des véhicules d’occasion va persister.

État des lieux du marché des voitures d’occasion en 2026 : stocks, volumes et prix

Après une période record en 2021, le marché français des véhicules d’occasion a connu une légère contraction en 2023, enregistrant un recul de 0,3 % avec environ 5,24 millions d’immatriculations. Ce déclin, qui s’inscrit dans une tendance à la baisse globale par rapport à l’ère pré-pandémique, témoigne d’une stabilisation à un niveau inférieur à celui des années fastes. Le ratio des ventes de voitures d’occasion par rapport aux véhicules neufs a également été impacté, passant de 3,6 véhicules d’occasion pour un neuf en 2021 à près de 2,95 en 2023 affirme carrosserieblog.fr. L’année 2024 a amorcé une légère amélioration grâce à une reprise des immatriculations neuves qui a permis d’accroître les stocks de voitures d’occasion chez les professionnels et d’installer une relative stabilité des prix après plusieurs années de flambée.

Cette reprise modérée se traduit notamment par une meilleure disponibilité des véhicules d’occasion, même si la pénurie reste perceptible sur certains segments. Les véhicules récents, ceux d’un an ou moins par exemple, continuent d’être rares du fait d’une offre plus contrainte des constructeurs, qui limitent les immatriculations tactiques, ce qui maintient des prix élevés sur ce segment attractif. À l’inverse, les voitures plus âgées gagnent en popularité, surtout celles de plus de 16 ans, segment qui a vu son volume progresser quasi de 10 % en 2023. Cette tendance révèle une recherche accrue de véhicules accessibles, dans un contexte où les prix des modèles récents freinent le renouvellement rapide des parcs automobiles des particuliers.

Les prix moyens restent importants, avec un coût par véhicule d’occasion proche des 22 000 €, selon les dernières données. Bien que ce tarif soit élevé, il tend à se maintenir grâce aux effets conjoints d’un marché équilibré et à une demande plus prudente. Cette tarification élevée, conjuguée à une offre contrastée, constitue le principal facteur limitant une croissance forte.

Les évolutions du comportement des consommateurs et leur impact sur la disponibilité des véhicules

Le profil des acheteurs de voitures d’occasion évolue progressivement, influencé par des paramètres économiques mais aussi environnementaux et technologiques. La majorité des transactions est toujours portée par les particuliers, qui représentent près de 95 % des acheteurs, mais la montée en puissance des professionnels dans le négoce se traduit par plus de 70 % des échanges sur les véhicules récents. Ces professionnels investissent massivement dans la garantie, le financement et la valorisation des véhicules pour séduire une clientèle devenue plus exigeante et mieux informée.

Un phénomène marquant est l’envie croissante des consommateurs de se tourner vers des modèles plus accessibles, souvent plus anciens, au détriment des véhicules récents dont les prix restent élevés. Les moteurs Diesel, longtemps privilégiés pour leur rentabilité, reculent légèrement en faveur de motorisations essence, hybrides et électriques, bien que cette transition soit freinée par le surcoût des modèles hybrides et la disponibilité limitée des véhicules électriques d’occasion. La baisse des prix du Diesel et des véhicules électriques en 2023 (respectivement -6 % et -17 %) s’explique par une régulation de l’offre et une demande mesurée, alors que les voitures essence affichent une légère augmentation des tarifs.

Cette évolution du mix énergétique influe sur la rotation des stocks. Par exemple, la Renault Zoé, toujours leader parmi les véhicules électriques d’occasion, subit une légère baisse, alors que des modèles comme la Peugeot 208 électrique ou la Dacia Spring intègrent désormais le Top 10, signal d’une diversification des options pour les consommateurs soucieux de mobilité durable mais à budget limité. La demande pour les SUV continue de progresser, illustrée par l’essor des Dacia Duster et Peugeot 2008.

La recherche d’économies pousse également certains acheteurs à privilégier les marques offrant des véhicules d’occasion à forte valeur résiduelle et bons rapports qualité-prix. Ainsi, Toyota gagne du terrain grâce à sa réputation de fiabilité, tandis que les marques françaises comme Renault, Peugeot et Citroën font face à des pertes de part de marché, même si certaines, comme DS, enregistrent une remarquable progression sur leur segment spécifique. L’achat entre particuliers tend à se concentrer sur les véhicules de plus de 10 ans, où les négociations directes restent privilégiées, tandis que la performance des réseaux professionnels se fait particulièrement sentir sur les marchés de voitures plus récentes et mieux garanties.

L’adaptation des comportements d’achat à la conjoncture souligne la complexité du marché, où l’offre et la demande restent déséquilibrées sur plusieurs segments, explicatifs d’une tension persistante mais modérée sur l’approvisionnement.

Analyse des segments par âge, type de motorisation et marques : qui domine le marché en 2026 ?

Le découpage du marché des véhicules d’occasion par âge des voitures révèle des mouvements différenciés. Le segment des très jeunes occasions subit un recul notable d’environ 9 % faute d’offre suffisante, ce qui maintient la pression sur les prix. Le segment des jeunes occasions, qui regroupe les modèles de 2 à 5 ans, se maintient en volume et constitue à présent la tranche la plus représentée, avec plus d’un quart des immatriculations. Ce segment concentre l’attention des concessionnaires et constructeurs qui y investissent en proposant des véhicules reconditionnés et sous garantie, afin de compenser la désaffection relative du neuf.

L’évolution se fait aussi par marques. Les marques françaises principales, Renault, Peugeot et Citroën, enregistrent des reculs en volume de l’ordre de 1 à 4 %, tandis que DS captive une clientèle niche avec une croissance dépassant 50 %. Les constructeurs allemands comme BMW, Mercedes-Benz et Volkswagen conservent leur attractivité, notamment dans le haut de gamme où BMW conforte sa place de leader avec une part de marché croissante.

D’autres constructeurs comme Toyota et Dacia bénéficient d’une popularité croissante grâce à des modèles au bon rapport qualité/prix, adaptés à une demande plus économique. Ford et Opel continuent en parallèle à jouer un rôle fiable sur certains segments de l’occasion, particulièrement auprès des consommateurs sensibles au prix et à la durabilité. L’augmentation des SUV dans les ventes, représentant plus de 23 % du marché, profite essentiellement à ces marques, confortant une tendance de fond quant aux préférences des automobilistes.

Cette segmentation traduit la diversité du parc automobile et ses adaptations aux contraintes économiques, environnementales et sociales. Les stocks s’équilibrent progressivement, néanmoins l’écart continue à exister entre la demande forte de véhicules récents et la disponibilité souvent réduite dans ce segment, poussant certains acheteurs à se tourner vers des voitures plus âgées ou vers des solutions alternatives.

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